Dr Pierre Sabourin  
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  2011  
     
       
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C’EST L ÂME QUI EST POLLUÉE (1998)

 

À propos de deux ouvrages américains:

— Le syndrôme des faux souvenirs
— L’enfant-témoin

Dans ces affaires si graves d’abus sexuels sur enfants, le problème de leur parole et de la validité de celle-ci est trop importante pour ne pas nécessiter une mise au point

Certains parlent de "faux souvenirs"comme s’il s’agissait d’un "syndrôme" en s’appuyant sur ces deux ouvrages Nord-Américains; c’est une mystification si cette formule est généralisée.

Ces deux livres récents prétendent faire le point sur cette question. En fait ils prennent position dans une alliance objective avec ceux qui abusent de leur pouvoir sur des enfants victimes; ce n’est peut-être pas voulu mais c’est déjà utilisé ainsi en France.

Le climat du féminisme Américain expliquant d’autre part la polémique passionnelle.

Ces quatre Nord-Américaines ( psychologues pédiatre et journaliste), pavent leurs pavés (de plus de 300 et 400 pages) de bonnes intentions puritaines, qui mettent la vérité entre guillemets mais "exigent" qu’elle soit accompagée de preuves. Ce contre-feu se justifierait par rapport à la "surexposition médiatique récente de l’existence des sévices sexuels sur les enfants", comme le souligne le Dr Topaloff préfacier en français de cet ouvrage signé par E.Loftus et K.Ketcham, "Le syndrome des faux souvenirs"(SFS) (The Myth of repressed mémories, publié aux éditions Exergue, traduit de l’américain par Yves Champollion).

Une des argumentations est la suivante:"Il arrive que les thérapeutres soient la proie d’un désir de certitude".(SFS, p343 et suiv.) et la confusion se retrouve à toutes les pages de cet ouvrage dans une tentative de globaliser ce qui a pu arriver à TOUS LES ENFANTS DEVENUS ADULTES, étant donné "que nous sommes TOUS ( souligné par moi) blessés au cours de notre vie, ou encore "les blessures et les cicatrices sont l’étoffe du caractère",( ce qui est la banalité même), ou encore "la vérité c’est que nous ne voulons pas de réponses à nos questions (ça c’est plus,grave), nous voulons partager nos expériences"..etc…

S’il y a une maladie infantile de la psychanalyse ne serait-elle pas dans un révisionnisme par rapport à "la réalité de la réalité" (Watzlawick) c’est à dire par rapport à la valeur qu’il faut ou non accorder aux faits de l’enfance chez un adulte?

Nous savons tous depuis les publications et traductions complètes des correspondances de Freud que les simplifications sur l’histoire de la psychanalyse ne sont plus aussi édifiantes qu’il y a trente ans, qu’il n’y a pas un avant et un après de la théorie de la séduction. Il suffit pour cela de se renseigner.

Mais les bonnes consciences, qu’elles soient Américaines ou non, visent à nous mettre en garde contre les "dérives compassionnelles", comme si la différence n’existait pas entre tel enfant torturé, exploité, prostitué avant même sa puberté, et tel autre dont le développement pose un léger problème d’adaptation scolaire!

Que fait on de son contexte de vie?

Voudrait-on ne plus s’en soucier et se complaire dans l’amalgame?

Car, qu’on se le dise ça existe aussi pour de vrai et il ne s’agit pas d’un adulte en crise qui retrouve des souvenirs flous dans un moment mal déterminé, mais d’un enfant qui n’a pas le droit de parler car il est sous EMPRISE et MENACES DE MORT, quelquefois dans une secte, quelquefois par un beau-père ou un oncle dictateur.

C’est ça l’expérience clinique qui est la notre depuis plus de dix ans, en travaillant avec ces familles disfonctionnelles, quand l’interdit de l’inceste qui ne fonctionnne plus depuis plusieurs générations est REMPLACÉ PAR L’INTERDIT DE PARLER.

C’est ça la structure du disfonctionnement, le rapport entre la LOI et les RÈGLES INTRINSÈQUES à telle famille. (Notion inconnue des auteurs).

Pour saisir cette pathologie qui entraine tant de suicides chez l’enfant et tous les symptômes d’instabilité et d’agression de sa part, il faudrait sortir d’une alternative manichéenne, retrouver l’inspiration de Sandor Ferenczi (1932) et de la confusion qui préside aux pathologies de l’enfant, il faudrait retrouver l’inspiration de Freud qui à la fin de sa vie, (1939),et non pas quand il était tout jeune, savait parfaitement différencier les enfants PROTÉGÉS qui vont dénouer leur complexe d’Œdipe tant bien que mal et ceux qui ne le pourront pas car il ont été EXPOSÉS à toutes les maltraitances possibles et imaginables.

Quand on a lu ce testament de Freud, cet "ABRÉGÉ DE PSYCHANALYSE" on peut ouvrir ces deux sommes Américaines avec le regard critique qui s’impose.

En effet pour les abuseurs c’est le mensonge qui sort de la bouche des enfants!

Avec autant d’obscurantisme que du temps où pour condamner les sorcières de Salem, c’est le témoignage de l’enfant, censé être pur, qui permettait à l’inquisition de faire ses basses œuvres. (A l’époque le mythe satanique était partagé par l’ensemble de la société).

Ces adultes-là d’aujourd’hui, les abuseurs présumés, délinquants, mystificateurs, criminels ou escrocs domestiques, violeurs de l’intimité de l’enfant du fait de leur personnalité pathologique tantôt parnoïaques, tantôt perverses et psychpopathes, fonctionnent par INTIMIDATION ou INSINUATION pour mieux réduire au silence tel enfant qui risquerait de rompre le silence imposé.

La manipulation mentale de l’enfant par ce pédophile intra-familial se poursuit avec des promesses, des cadeaux des culpabilisations, des initiations à la jouissance, mais en fait comme l’a écrit Antonin ARTAUD à propos de Béatrice CENCI, si le corps de l’enfant est atteint "c’est son âme qui est polluée".

L’äme de l’enfant traumatisé pendant des années, mais aussi celle des adultes impliqués dans cette transgression majeure, (le père et la mère quelquefois), qu’ils avouent ou non leurs gestes "incestueurs" c’est à dire sadiques, car eux mêmes le plus souvent ont vécus la même violence, ou des blessures narcissiques comparables dans leur enfance et n’en ont jamais parlé à personne. Dans les nouvelles législations Françaises il est enfin question de les soigner.

Notre expérience de ces familles où l’inceste est passé à l’acte, familles où la maltraitance psychique et physique ne s’arrête pas, nous apprend que le silence de l’enfant est d’abord une nécessité pour se protéger des menaces qui lui sont faites. Il se tait puis s’auto-accuse quelques fois d’être un menteur pour mieux arrêter la mascarade des alléguations familiales.

Ainsi l’homéostasie de son groupe familial est maintenu au prix de ce sacrifice.

Cette rétractation est encore considérée par certains comme un indice que les enfants disent n’importe quoi, et saisissent cette deuxième version des faits, (par exemple "excuse moi maman je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça") pour en conclure qu’il y a "non lieu à poursuivre".

L’hypnose parentale sur l’enfant ça existe depuis toujours, la démence et la perversion morale de la pensée aussi.

D’un côté le présumé-abuseur en liberté, et de l’autre l’accusation faite par tout l’entourage de l’enfant qu’il soit un PRÉSUMÉ AFFABULATEUR. Il faudra qu’il attende souvent des années pour que sa dignité lui soit rendue par un procès de l’abuseur, ce qui permet dans les cas d’abus sexuel intra-familial de valider à nouveau à la célèbre LOI de prohibition de l’inceste, parfaitement bafouée dans ces familles "incestuantes" jusqu’ à ce procès là.

Dès qu’un tel enfant a osé briser le silence il se fait attaquer par le violeur et ses alliés; on lui explique qu’Il a voulu faire du mal à sa famille, qu’il ne sait pas ce qu’il dit, qu’il se contredit ou prend ses désirs pour la réalité, qu’il fantasme ou fait le perroquet, (révélant par là son "psittacisme inconscient", comme a su l’écrire un collègue expert), en un mot c’est un MENTEUR …

Dire d’un souvenir qu’il est FAUX procède de la même mécanique qui accuse la parole d’être falsificatrice, d’être duplice, intéressée, manipulée, stratégique ou mythomaniaque, délirante ou déjà un système de défense pour masquer la vérité d’une accusation en justice.

Le faux souvenir devient un souvenir de menteur, nous sommes sans le savoir dans une dialectique judiciaire où il est question de faux témoignage.

Ce glissement est la mystification même, et nous avons à la lecture de cet ouvrage des précisions édifiantes quant aux mobiles narcissiques et délirants qui peuvent orchestrer ce type de Syndrome que je désignerais volontiers de Syndrome Nord-Américain quant à l’usage procédurier de n’importe quelle accusation, (ou du Bon Usage du Mensonge…)

En effet tout souvenir est validé par le contexte où il fait surface:

Un cabinet d’analyste, un commissariat, ou la barre d’une Cour d’Assises, (que le système judiciaire soit Accusatoire commme dans les pays Anglo-saxons ou bien Inquisitorial comme chez nous.)

Mais si en plus je lis dans cet ouvrage que "nous sommes faits de la même substance que les rêves", alors là n’importe quelle image onirique non analysée devient un équivalent de souvenir!

Et le présumé souvenir peut devenir le support d’un acte d’accusation!

On croit rêver.

On aurait pu penser que les psychologues savaient depuis toujours des choses aussi claires que:"un fantasme est un mélange de vrai et de faux"; ou bien encore comme Freud l’écrit, le fantasme c’est "ce qui reste à l’enfant après la menace de castration!"( C’est "après la menace" qui est important, menace de mort, ou menace de na pas être cru si l’enfant osait parler, ce qui est une illustration du double-bind, ( mais c’est un concept dont les auteurs ne se servent pas) .

La psychanalyse aurait su aussi, à moins qu’elle l’ait refoulé depuis le temps, que si l’enfant devient pervers polymorphe c’est "du fait des influences extérieures de la séduction".

Cette perversion là n’est pas inhérente au statut d’enfance, contrairement à ce qui se raconte chez certains philosophes, mais cette perversion est potentielle chez chacun de nous et va se réveler en fonction de ce que nous avons vécu.

Freud est toujours simple et clair, il faut le lire dans les traductions les plus classiques qu sont les moins pédantes et les plus justes ( en l’occurence ici Les Trois Essais sur la théorie de la sexualité, chez Gallimard, collection Idées).

Les cas clinico-médiatico-judiciaires rapportés dans cet ouvrage sur les souvenirs accusateurs montrent bien l’argumentation impossible entre le souvenir créé et la narration objective. Mais les recherches psychanalytiques ne font pas partie de leurs enquêtes, d’ailleurs écrivent-elles, "environ10% des Américains disent avoir vu un ou deux fantômes", (SFS p.103), alors vous voyez la précision scientifique.

C’est pourquoi ce SYNDRÔME n’en est pas un.

Qu’il s’agisse d’une exploitation judiciaire extra-médicale, certainement, mais cette dénomination n’a rien à voir avec le sens que le mot syndrôme peut avoir en médecine, terminologie d’où pourtant ce concept est issu.

En ce qui concerne l’enfant si un syndrôme existe c’est un Syndrôme d’abus sexuels PRÉSUMÉ, Abus de pouvoir en tous genres, mais présumé par nous en position médicale devant le Procureur de la République qui aura, lui, la charge de faire la preuve de nos présomptions; chacun son travail.

Ce n’est pas à nous d’en établir la preuve; si nous sommes témoin dans une instruction nous ne sommes pas impliqués dans telle ou telle accusation. Si nous signons un signalement c’est dans le but de protéger un enfant en danger dans son milieu de vie. Nous portons un diagnostic pas un jugement.

Un véritable syndrôme existe chez l’adulte c’est le syndrôme de Münchhausen; il est constitué de fabulations rétroactives quant à la biographie du sujet adulte, sans raisons décelables, personnalités psychopathiques ou personnalités dissociées, quand la mythomanie et la provocation s’entremêlent avec la conversion hystérique, la simulation et la recherche masochiste auto-agressive c’est à dire sacrificielle, chez ce sujet véritable "altérateur "de son propre destin; il est toujours un Autre, pour lui même, parfois meurtrier.

Voilà une description psychiatrique simplifiée mais qui peut prétendre à ce qualificatif de syndrôme, pas les faux-souvenirs.

Dans ces syndrômes de Münchhausen quelquefois infanticides "par procuration" de la part d’une femme adulte, (la mère empoisonneuse, quand elle est atteinte de cette activité délirante), on retrouve parfois des récits fractionnés de viol incestueux dans l’enfance de ces femmes? Ces récits seraient-ils toujours factices?

N’y aurait-il pas du "mentir-vrai" quand le fantasme, et à fortiori quand le délire, vient PROTÉGER LE REEL? (formule de Lacan).

Quant à soutenir "les souvenirs refoulés" comme s’ils relevaient d’un mythe, ce n’est pas dans un cadre judiciaire que cela peut s’entendre, ni dans un procès en sorcellerie. Dès que la crainte d’une rétorsin s’estompe alors l’enfant comme l’adulte peut retrouver une parole interdite et peut reconstruire parfois avec vraisemblance et crédibilité les fragments disparus de son histoire.

A moins que cette utilisation du mot de mythe, dans ce livre, ne soit l’équivalent du mot de mensonge ou du mot mythomaniaque, c’est à dire un négationnisme par rapport à ce qui a pu être vécu et que pourtant nous cherchons tous, (quand on est thérapeute), la vérité du passé historique du patient.

Certes ces auteurs critiquent les positions extrêmistes de certains thérapeutes plus ou moins naïfs ou dogmatiques qui peuvent écrire: "La guérison est définie comme la réalisation que vous êtes la victime d’abus sexuels, cela explique TOUT (souligné par moi) ce qui ne tourne pas rond dans votre vie."

Et certainement certains font n’importe quoi, mais de là à clouer tous les thérapeutes au même pilori il y a là comme un aveuglement qui s’installe.

A vouloir dénoncer le "potentiel abusif et destructeur des techniques psychothérapeutiques "(p.289) ces deux auteurs et surtout Elizabeth Loftus généralisent leur ressentiment jusqu’à cette tentative faite par une de ses amies, Barbara, pour soigner les souvenirs d’abus sexuels non refoulés mais toujours troublants chez Elizabeth elle même….

Alors fait surface chez Barbara qui voudrait bien aider sa collègue, la vieille technique de l’exorcisme avec des aiguilles plantées dans la silhouette dessinée de l’abuseur (SFS p.294) ….

Comprenez: Tous les thérapeutes sont aussi fous que cette brave Barbara.

Nous sommes loin de la recherche précise qui analyse les différents passés d’un sujet, (mais ça c’est de la thérapie): le passé physique, le passé historique, le passé épique qui se construit lui aussi, et enfin le passé réel qui se renverse dans la répétition du transfert. (Lire lacan c’est parfois rafraichissant pour sortir des effets d’envoûtement).

L’autre ouvrage Nord-Américain "L’enfant-témoin",(E.T.) ( Jéopardy in the Courtroom publié chez De Boeck Université à Bruxelles, traduction de M.Gottschalk), lui aussi est organisé en référence à une analyse qui serait scientifique des témoignages d’enfants. Les auteurs S.Ceci et Maggie Bruck semblent très impliquées dans la psychologie cognitive.

Elles séparent les différents moments de la mémoire, encodage, stockage, rappel et suggestibilité.

Elles font la distinction entre oubli, suppression, effacement, dissociation et amnésie infantile.

Quant au refoulement elles ne semblent pas se soucier de l’élément pourtant crucial qui le conditionne à savoir l’importance du choc, de cet EFFROI SEXUEL que nous retrouvons toujours dans les cas évidents d’enfants abusés très tôt. On peut donc en déduire que cela existe quand le traumatisme précoce est toujours camouflé par l’enfant.

Tout ceci est décrit depuis des années par Ferenczi que ces auteurs ne semblent pas connaître du tout alors qu’elles insistent sur la CONFUSION dans laquelle des enfants torturés de questions vont arriver à ne plus rien savoir du tout.( E.T.p 384)

Par précaution et a contrario de la thèse développée, la préface des auteurs insiste sur le fait que"la plupart du temps les déclarations d’enfants SONT (souligné par elles) valides et crédibles et, dans de telles situations les affaires sont rondement réglées…"

Mais pas un mot sur les mécanismes d’identification à l’aggresseur qui nous permettent de comprendre de mieux en mieux les retournements de la pulsion de l’enfant contre lui même et les retournements en son contraire, ou de passif l’enfant devient actif, encore mineur et déjà lui même aggresseur sexuel, pervers et délinquant, mythomane et kleptomane, avec des troubles dissociatifs de son identité, comme c’est maintenant reconnu par le Manuel stastistique et psychiatrique le DSM IV.

L’enfant-témoin d’un meurtre ou d’un crime sur un tiers viendra témoigner et sa suggestibilité sera en question, c’est certain, mais l’enfant-victime lui même d’attitudes sadiques à son égard est pris dans un conflit de loyauté par rapport à l’abuseur présumé, que celui-ci soit de sa famille proche ou qu’il s’agisse d’un adulte ayant autorité sur lui comme son professeur par exemple.

Il n’est pas témoin il est victime, même si étymologiquement le témoin à quelque chose à voir avec le martyr.

Voilà pourquoi votre fille est muette.

La qualité différentielle des menaces est traité avec beaucoup de légèreté par nos deux auteurs quand elle écrivent:

"Dans ces études de cas, les professionnels expliquaient la réticence de l’enfant à se confier par la terreur que leur avait inspirée son présumé bourreau.( Ce avec quoi bien sûr nous sommes d’accord).

Cependant les données ne confirment pas cette théorie: quand des enfants ayant un passé réel d’abus sont menacés, ils ne sont ni plus ni moins enclins à en parler que ceux qui ne l’ont pas été mais dont le martyre n’est pas moins confirmé." (E.T.p.68 Ce qui relève d’une affirmation du type de la croyance en des "données" de laboratoire sans aucune précaution élémentaire par rapport à la honte et la culpabilité dont ces enfants sont accablés).

C’est cliniquement insoutenable.

Cette seule citation suffit à relativiser ce que ces auteurs auraient pû nous apporter, mais effectivement ils s’opposent aux professionnels de la relation que sont les thérapeutes, de leur place d’enseignants, professeurs émérites, universitaires distingués et nous prodiguent leurs conseils de prudence pour ne pas influencer les enfants.

Dans leur bibliographie (impressionnante en quantité) si elles citent le Pr Finkelhor, bien connu pour ses positions de professionnel, elles n’ont aucune place pour des ancêtres comme Ferenczi, Balint, Winnicott ou Freud.

Qu’il existe des techniques d’interrogatoires d’enfants tout à fait abusives aux Etats-unis comme en France, aboutissant à terroriser et menacer des mineurs de six ou dix ans suivant des procédures policières en usage avec la grande délinquance ou avec des techniques de torture, cela est toujours vrai. Cela va dans le sens d’une persuasion forcée aux Etats -Unis, en France ce serait plutôt l’inverse dans le sens de la mise en cause de leur parole car les enfants dénonçent parfois des pratiques supposées impensables.

Mais l’amalgame avec les citations de Miller et ses sorcières de Salem que ces auteurs affectionnent particulièrement , " déforme la réalité et apporte de l’eau au moulin des peurs irrationnelles", comme l’écrit Myers, qu’elles citent malgré leur désaccord avec cet auteur.

Dans l’arène criminelle, dès que l’un des acteurs est partial ou intrusif les effets pervers sont immenses et traumatiques encore une fois.

Les recherches en labo expérimental sur les menaces ne permettront en rien de sensibiliser les magistrats à ce phénomène de la parole de l’enfant.

Celle-ci est est le plus souvent fragile et suggestible, partielle et humiliante à répéter, donc fonction de l’accueil qui lui est fait :

Question que l’enfant se pose en raison du contexte où il est impliqué: "Ces adultes vont-ils me croire ou pas?"

Dans la mesure où l’enfant a son discernement mais comme il est sous influence ou sous terreur, c’est à partir d’une relation de confiance que ses symptômes et sa parole peuvent être non seulement validés mais pris en compte

 
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